Ekaterina « Piaf
» au Vertigo
Ce bout de femme russe timide dégage
une puissance étonnante lorsqu'elle chante
comme I'icone Edith. Ce sôir sur scéne.
Des Frangaises s'y sont es-sayées.
Peu ont convaincu tel-lement il est difficile
de marcher sur les traces d'Edith Piaf sans trébucher,
de dégager cette émotion dont seule
l'artiste était capable. Seule ? Peut-étre
plus. Ekaterina Ko-marova produit elle aussi ce
frisson, déjà perceptible à l'é-coute
du CD « Montmartre à la Nevski» qu'elle produit
sous le pseudonyme Catherine Loriot, son nom de
scéne à Saint-Pétersbourg ou elle
reprend le répertoire français en concert.
Mais l'onde, ce phénoméne de chair de
poule, devient incon-trôlable lorsqu'elle
chante en public. Le vibrato, le mariage de la
douceur et de la puissance vocale, la rugosité
des «r » dans lesquels Edith Piaf jetait sa rage,
tout ó sera ce soir auVertigo (1).
Petite, vêtue de noir, Ekaterina
Komarova dégage à 33 ans cette mêne
force généreuse qui vous enveloppe comme
le fai-sait son modéle français dont
une petite pointe d'accent rasse la tient à
distance.« Je ne veux rien écorcher », dit
l'ar-tiste qui travaille beaucoup sur les textes.
Chanter Piaf ne sup-porte pas l'approximation.
Sa diction est parfaite.
Mais pourquoi cette fille d'un
ingénieur rasse et d'une Ukrai-Jiierme enseignante
en mathématique prend-elle autant de risques
à interpréter une artiste aussi délicate?
« Quand j'ai commencé, j'avais un tout petit
répertoire que j'ai voulu élargir. Et
ce faisant on arrive forcément à Piaf
», explique Ekaterina Komarova comme une évidence.
Elle ajoute que si la complexité de Piaf
« est dans la souffrance et la douleur, dans cepouvoir
de transcender le malheurpar le talent, ma vie
fait que je connais ces mots ». Stop. L'émotion
à fleur de peau, elle n'en dit pas plus.
Frédéric CLAUSSE
(1) Concert (5ˆ) ce soir à
21 h, au Vertigo, rue de la Visitation à
Nancy, ou Ekaterina Koma-rova est produite par
Est'Ca-pade, une association vos-gienne d'échanges
culturels franco-russe (tél. 03.29.30.95.94).
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