Ce qui a plu
rallie
Le mauvais temps ne fait rien à
l'affaire : les Pluralies ont leurs adeptes qui,
se riant de la grisaille et de la pluie, ont montré
un attachement sans faille.
Progresser dans l'épreuve
fortifie la cohésion des énergies et
dévoile la puissance des sentiments. Sur
ce plan, la quatriéme édition des Pluralies
a produit d'intéres-santes révélations
puisqu'au terme de ces cinq journées passées
principalement sous les larmes abondantes du ciel,
les sourires n'ont jamais quitté les visages.
Ni des spectateurs, ni des organisa-teurs.
Rap et Piaf
Ambiances éclatées,
pour la derniére soirée qui offrait
deux visages trés dissem-blables même
s'il était principalement question de chanson
française.
Musique trés actuelle dans
l'enceinte des cloîtres qui, au final, aura
pu être investie pour l'ouverture (avec Arno)
et la fermeture du festival. Avec La Rumeur, cette
fois, groupe de rap porteur d'un message d'une
banlieue en butte à un monde peu en phase
avec les préoccupations d'une jeunesse désabusée.
Prestation fougueuse dans une ambiance joyeuse-ment
électrique que le jeune public, yo, a alimentée
sans retenue aucune.
Dans la cour de la maison du
cardinal Jouffroy, c'est un autre registre que
Ekatarina Komarova dévoilait à un autre
auditoire, flanquée de l'accordéoniste
vésulien Ma-thieu Chaussalet, venu rem-placer
au doigt levé l'accom-pagnateur russe initialement
prévu. Au programme, une large tranche du
répertoire d'Edith Piaf, un florilége
de chansons françaises et un bel assortiment
de mélodies russes, le tout interprété
d'une voix pleine de sensibi-lité.
Un dessert franco-russe qui complétait
agréablement une soirée que le groupe
No Mad, à l'auberge, avait bellement entamée
en ouvrant sur des airs tziganes les routes musi-cales
vers l'Est.
Ritualisation des fonctionnements
Close, done, cette quatriéme
page des Pluralies. Edition pluvieuse s'il en
fut, édition heureuse, toutefois. D'abord
parce que la programmation, une fois encore, s'est
révélée judicieuse et qualitativement
adaptée ; parce que la réponse populaire,
ensuite, s'est trouvée à la hauteur
des espérances des organisa-teurs, malgré
l'adversité météorologique.
«C'est un succés, confirme
Martine Pinelli, I'adjointe à la culture.
Le public est plus que fidélisé et on
en а même élargi la palette, ce qui
était un de nos soucis. Je suis no-tamment
trés satisfaite de voir que les jeunes des
quartiers étaient là pour le concert
des rappeurs de La Rumeur. Quant à l'auberge,
elle a trouvé sa place, dans la cour de la
maison Saint-Co-lomban ой I'acoustique ren-force
la qualité musicale des арérо-spectaeles.
Ce qui est encourageant, enfin c'est que, désormais,
les gens attendent ce festival d'une аnnée
à I'autre.»
Même vision pour Jacky Cas-tang,
le directeur du festival, heureux de s'entendre
dire "à l'année prochaine"
par un spectateur ravi. « Nous sommes de mieux
en mieux reconnus. Par les médias, d'abord,
ce qui simplifie nos rapports avec les collectivités
et les différents parte-naires, Mais le plus
important, le public et d'observer que celui-ci
vient aux Pluralies pour ce qu'elles sont, qu'une
ritualisation des fonctionnements s'installe.
» Quànt a la question d'une 5e édition,
ell о ne se pose pas : " j'ai déjà
son organisation dans la tête".
Fabrice DUCHEN
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